FOCUS sur l’exposition « I’m not a mile hight Said Alice »

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« Je ne mesure pas 1500 mètres de haut, dit Alice »

L’association la Biz’Art Rit expose les créations de quatre de ses membres à « la Limonaderie » , nouveau pôle artistique situé à Foix.
L’exposition est visible du 30 Mars jusqu’au 03 Mai 2017, selon les disponibilités d’ouverture du lieu.

Le thème retenu pour cette ouverture est celui d’Alice au Pays des Merveilles.
Nous avons donc choisi d’intituler cette exposition « I’m not a mile hight, said Alice ». Ce qui se traduit textuellement par « je ne mesure pas 1500 mètres de haut, dit Alice »

Cette remarque est prononcée lors du procès du « valet », à la fin de l’histoire où l’absurdité de la plaidoirie du Roi résonne avec la réelle progression du rêve d’Alice.
Alice va bientôt se réveiller, elle retrouve peu à peu sa taille « normale ». La logique, la bonne foi, l’innocence d’Alice se heurtent aux inepties, aux absurdités débattues très sérieusement par les différents personnages de ce Pays des Merveilles. La tension émanant d’une possible sentence de peine de mort va amener Alice à sortir du rêve, en découvrant soudain son rôle de rêveuse. La terrible reine se transforme en jeu de carte lorsqu’Alice en fait le constat. (« Qui se soucie de vous et de vos ordres ? Vous n’êtes qu’un jeu de carte ! »)
… En fait peut être qu’à un moment, Alice va bien mesurer 1500 mètres de haut, mais il s’agit d’un rapport d’échelle, et de relativité. Durant ce procès, je remarque surtout la fraiche innocence de la jeune fille qui commence à douter du monde dans lequel elle évolue. Elle peut, à ce moment là, et en sa qualité de témoin, prendre position et s’insurger contre l’injustice et la déraison de ce qu’elle est en train de vivre.

Nous avons donc choisi de vous présenter des créations qui revisitent ces notions de paradoxe et d’absurdité, tout en s’inspirant de réflexions ou de constats sur notre monde, et sur notre société.

Ces photographies, sculptures, installations artistiques et autre « ballade au bout de l’oreille » jouent de leurs esthétiques, de leurs natures d’œuvres d’art ou de leurs formes pour mieux questionner notre propre rôle au sein de la société.
Différentes lectures deviennent alors possibles selon nos positionnements respectifs, notre curiosité ou nos apathies maladives ; en tant que citoyen, spectateur, consommateur, acteur, selon notre éthique ou nos convictions personnelles, ces créations plastiques ou sonores, pourront peut-être jouer sur la « bonne » corde sensible.

 


En commençant par le hall d’entrée, vous trouverez une sculpture-machine conçue par David Lachavanne.

« Le mutoscope »

Caisson servant à l’animation d’images. (ancêtre du dessin animé/). C’est une installation artistique manipulable par le public dans laquelle est présentée une histoire, qui place le consommateur dans le rôle d’acteur de sa propre consommation. Après avoir poussé un caddy dans les rayons d’un supermarché, l’action de prendre un morceau de viande nous place dans le rôle du découpeur de vache.

 


« Plongeur 1 et 2, et Chasseur 1 et 2 »

Vient ensuite, au mur, une série de photographies de Loïc Machand où l’absurdité parle d’elle même, et où il est encore question de consommation.

« Bunny Boy »

Court métrage réalisé en Ariège en 2014 par Loïc Marchand.

« Le terme anthropomorphisme désigne la tendance à attribuer aux animaux des caractéristiques propres à l’Homme. Le point de départ de ma réflexion sur l’anthropomorphisme se situe dans une remise en question de mon rapport au monde et à l’autre. Aimé ou redouté, l’animal a toujours fasciné l’Homme. Sa réalité ou sa figure ont eu et ont toujours pour effet de et de renvoyer l’humanité à ses peurs, aux excès de ses propres comportements par la construction de mythes, de récits fabuleux opérant comme un miroir. Cette relation paradoxale entre haine et amour est l’expression d’une attitude anthropomorphe, c’est à dire de la manière dont l’Homme projette ses sentiments et ses émotions sur l’animal. Ce court-métrage est l’aboutissement d’une réflexion sur deux types de perversions de nôtres société : le sexe et la télévision. Réalisés encore une fois avec une volonté de non sens, mais aussi avec un sentiment d’angoisse, ce films est avant tout été créés autour d’une obsession : celle du lapin. Le lapin est adopté comme symbole un peu partout dans le monde et le marketing s’en est également emparé, créant des mascottes célèbres (Playboy, Nesquik), en image, en peluche, en chanson ou en personnage de fiction (Donnie Darko, Alice au pays des merveilles). Les lapins font partis des classiques de l’univers enfantin (Jeannot lapin). A travers ce court métrage de lapin, j’offre une nouvelle fable, une nouvelle fiction contemporaine flirtant avec la déraison ou le rêve. »
Dans la salle principale, nous retrouvons au mur une série de photographies de Monsieur Marchand, tirés du film Bunny Boy.


« Derrière le rideau »

de Philippe Debiol

Qu’y a t’il derrière le rideau?

Cette création s’interroge sur la notion de censure à travers les situations, l’époque, le lieu et les diverses sensibilités individuelles. Le public devient acteur dans le dévoilement de cette création en s’engageant personnellement à ouvrir le rideau. La scène représentée nous parle d’imaginaire ; elle mêle religion, mythologie, symboles et fantasmes en jouant à la fois des codes propres à l’illustration BD et de ceux de l’Art traditionnel, dans l’interprétation personnelle d’une histoire.
Pour l’artiste :

L’imaginaire est pour l’être humain une échappatoire, où dérision et satire trouvent leur sens ; un endroit secret, privé, propre à chacun, un véritable espace de liberté où seule la censure n’a pas sa place.

A travers ce sujet sensible et d’actualité du « peux-t-on rire de tout? » Philippe Debiol voile son impudique sens de l’humour d’un rideau de velours rouge, convoquant ainsi notre curiosité.


« Sortir du bocal » & « JIMI »

Nirina Ledantec

Ces poissons représentent pour lui la fertilité, l’abondance, la sagesse, autant de choses qui symboliquement restent prisonniers du bocal avec le poisson.  Il profite de ces images pour nous rappeler que nous pouvons pousser le vice de notre de super-prédation sur les autres espèces, pour un but même simplement décoratif.
Une peinture créée spécialement pour l’exposition « JIMI » de Nirina Ledantec représente Jimi Hendrix en Chapelier fou.

 


« La Langue de bois »

(proposition sculpturale pour le conseil des ministres)

Sculpture de Fredéric Sallaz (co-réalisée par David Lachavanne)

Sculpture réalisée en 2009, et exposée une fois à Toulouse. Elle est accompagnée d’une lettre adressée à différentes personnalités du gouvernement de l’époque. Elle reste d’actualité, voire on pourrait dire perpétuellement d’actualité…

 


« Vue d’en haut »

un triptyque de Philippe Debiol qui s’amuse encore une fois à une relecture des Histoires, des mythes et des symboles.

détail


« Le Casino Power (the official G 8 playgame) »

2007 par David Lachavanne

Machine à sous de type « bandit manchot », dont les illustration ont été changées et qui combinent désormais, différents pictogrammes symbolisant certains évènements sociaux-politiques, aux portraits de différents dirigeants présents au G8 de 2007, qui regroupait les 8 plus grandes puissances économiques mondiales. Ces petites têtes couronnées se combinent avec différents thèmes représentés par ces images telle que la migration, l’énergie nucléaire et autres cadavres émanant de notre monde et ici soumis aux lois du «hasard».

 


EN BONUS : quelques images tournées pendant le vernissage de l’exposition à La Limonaderie, le 31/03/2017 !

Concert : The Rural Singers

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